«Je suis conscient qu’une époque nouvelle, tout à fait étonnante et fort prometteuse s’est ouverte avec Clementi dans ce domaine artistique. Mon ambition est donc de faire un choix des meilleures œuvres de ce compositeur ainsi que de ceux qui s’y apparentent tant sur un plan esthétique que sur celui des beaux-arts en général, comme Cramer, Dussek, Steibelt, Beethoven etc. etc., ce qui permettra d’élargir le répertoire des compositions pour piano et de leur interprétation.» Les compositions inscrites au Répertoire devaient répondre aux critères suivants: «J’envisage tout d’abord de publier des œuvres de grand style, de grande envergure, pour piano seul, s’éloignant de diverses manières de la forme sonate traditionnelle. Ces produits doivent être remarquables par la qualité de leurs détails, leur richesse, leur caractère polyphonique. La facture contrapuntique doit être intimement alliée à la virtuosité pianistique. Quiconque n’est pas expert dans l’art du contrepoint et n’est pas en même temps un virtuose du piano, pourra difficilement livrer dans ce domaine quelque chose de valable.»
Ces mots sont ceux de Hans
Georg Nägeli (1773–1836), éditeur et compositeur zurichois, qu'il publia dans le journal Zeitung für
die elegante Welt en mai 1803
C'est ce même Nägeli qui demanda un an auparavant à Beethoven, la composition d'une oeuvre pour piano seul.
Ce dernier lui livra en octobre 1802 les deux sonates Op. 31. Par cet opus, Beethoven prend un tournant esthétique dans la composition de la forme sonate.
Le titre "La Tempête" n'est certainement pas de lui. Cependant, Anton Schindler (auteur d'une biographie de Beethoven) demanda au maître des éclaircissements sur la sonate.
On lui répondit «Lisez donc
La Tempête de Shakespeare».
Voici l'enregistrement des deux premiers mouvements, bonne écoute.